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Susam-Sokak

Turquie - Les racines du présent - Le blog d'Etienne Copeaux


Istanbul, quand? C'est l'homme qui provoque les catastrophes!

Publié par Chambre des ingénieurs géologues de la TMMOB. Trad. E.C. sur 7 Février 2023, 10:44am

Catégories : #Istanbul, #La Turquie d'aujourd'hui, #La Turquie des années 1990

Nous avons tous vu, désormais, tant et tant d'images et de vidéos désolantes, poignantes, tragiques. Immeubles transformés en mille-feuilles de béton ou renversés de côté, infrastructures détruites ou impraticables, phénomènes de submersion, incendies tandis que la population survivante assiste, impuissante aux efforts des secouristes.

Nous avions vécu de près le tremblement de terre de Marmara, en face d'Istanbul, le 17 août 1999. Il avait alors fallu attendre deux ou trois jours pour pouvoir atteindre l'autre rive, tant tout était désorganisé, ou mobilisé pour les secours. Parvenus là-bas, nous étions sidérés par notre impuissance. On ne fait rien à mains nues dans le béton. Les secours requièrent d'innombrables engins de levage, de puissantes disqueuses à métaux et à béton, de chiens secouristes. Et il fallait pourtant observer un silence absolu quand une trace de vie était détectée sous le chaos de béton.

Le séisme actuel semble déjà plus grave, peut-être beaucoup plus grave, que celui de 1999.

J'ai scrupule à jouer au prophète de malheur. Mais en 1999, les spécialistes ont prévenu : le secteur d'Istanbul est désormais le dernier segment de la faille de la Marmara qui n'a pas encore lâché. C'est comme si un vêtement ne tenait plus que par un seul bouton. On a même évalué l'époque du craquement : environ trente ans plus tard. On s'en approche…

Aussi, je crois important de porter à votre connaissance ici un avertissement des ingénieurs géologues de la Chambre des ingénieurs et architectes de Turquie (TMMOB), publié en 2018, et qui tient compte de ce qui a été fait, et surtout ce qui n'a pas été fait, entre 1999 et 2018.

Istanbul, quand? C'est l'homme qui provoque les catastrophes!

18 ANS APRÈS LE GRAND TREMBLEMENT DE TERRE DE MARMARA (17 AOÛT 1999), À QUEL POINT SOMMES-NOUS PRETS POUR UN NOUVEAU SÉISME ?


 

Un article publié en 2018 par la Chambre des ingénieurs géologues affiliés à l'Union des chambres d'ingénieurs et d'architectes de Turquie (TMMOB)

(traduit du turc)

Source : https://www.jmo.org.tr/genel/bizden_detay.php?kod=9979&tipi=2&sube=6


 

Séismes de magnitude 7,9 à Erzincan le 27 décembre 1939 ; magnitude 7 à Tokat-Niksar et Erba le 20 décembre 1942 ; magnitude 7,2 à Samsun-Ladik le 26 novembre 1943 ; magnitude 7,2 à Bolu-Gerede le 1er février 1944 ; 6,9 à Muş-Varto le 19 août 1966 ; 6,6 à Diyarbakır-Lice le 6 septembre 1975 ; 7,5 à Van-Muradiye le 24 novembre 1976 ; 7,4 à Kocaeli/Gölcük le mardi 17 août 1999 ; 7,2 à Düzce le 12 novembre 1999 ; 7,2 à Van le 23 octobre 2011 ; 6,5 à Bodrum le 21 juillet 2017 et dont les répliques se poursuivent encore...

Ces séismes et d'autres, innombrables, de magnitude inférieure à 6, nous montrent très clairement que notre pays est situé sur l'une des ceintures sismiques les plus actives du monde.

Le tremblement de terre de Kocaeli/Gölcük de 1999 [sur la rive nord de la mer de Marmara, en face d'Istanbul], qui est encore gravé dans nos mémoires, représente un point de rupture de notre pays tant sur le plan social qu'économique. A cette époque, beaucoup de choses ont commencé à être vécues différemment dans notre pays. Comme le tremblement de terre...

Le séisme de 1999 à Kocaeli/Gölcük a touché neuf départements (Bolu, Bursa, Düzce, Eskişehir, İstanbul, Kocaeli, Sakarya, Yalova, Zonguldak) où vivaient alors 14,5 millions d'habitants. Selon le rapport d'enquête parlementaire publié en 2010, 18 373 personnes ont perdu la vies, 48 901 ont été blessées, 505 sont demeurées handicapées. 96 796 maisons et 15 939 lieux de travail sont devenus inutilisables. Rien qu'à Istanbul, selon les chiffres officiels, 981 personnes ont perdu la vie, 1823 maisons et 326 lieux de travail ont été rendus inutilisables dans le quartier d'Avcılar ; environ 4000 bâtiments ont été gravement endommagés dans toute la ville d'Istanbul lors de ce tremblement de terre alors que l'épicentre se trouvait à environ 120 km.

Que se serait-il passé si l'épicentre s'était trouvé à 10 ou 15 kilomètres d'Istanbul ? L'échéance prévue pour un nouveau tremblement de terre, dont nous nous remettons à peine aujourd'hui [en 2018], se rapproche de plus en plus. Le grand tremblement de terre de Marmara, qui se rappelle à notre souvenir par de petits séismes, se rapproche pas à pas.

Un tremblement de terre n'est pas un événement instantané ; c'est tout un processus, que nous pouvons diviser en trois : 1) phénomènes précurseurs, 2) choc principal et 3) répliques. Les recherches menées pour prédire le séisme sont basées sur les techniques d'observation et de mesure de certains changements dans la croûte terrestre au cours de la période précédant le choc principal, c'est-à-dire avant la rupture de la faille. Selon les résultats de recherches scientifiques publiées dans des revues réputées, le grand tremblement de terre attendu de Marmara/Istanbul aura une magnitude d'au moins 7,5 ; cela revient à dire qu'Istanbul et ses environs attendent un séisme destructeur qui dégagera 1,4 à 2,8 fois plus d'énergie que celle libérée lors du tremblement de terre de 1999-Kocaeli/Gölcük.

Le pire scénario envisageable pour Istanbul est la répétition du tremblement de terre de 1509, dont la magnitude était de 7,7. Cela signifie un tremblement de terre 2,8 fois plus fort que celui de Kocaeli. En 1509, le séisme a été ressenti dans une région de 750 km de diamètre, d'Edirne à Bolu ; 5 000 personnes ont perdu la vie à Istanbul, qui comptait alors entre 150 000 et 500 000 habitants selon les sources ; 1000 maisons sur 17 000 furent détruites ; et des vagues de tsunami atteignant 6 mètres sont mentionnées dans les documents historiques.

Et si le tremblement de terre attendu à Marmara atteignait cette magnitude! Que se passera-t-il si la faille nord-anatolienne génère un tremblement de terre de magnitude 7,7 dans la mer de Marmara ? Si nous extrapolons, cela signifie l'effondrement de 100 000 bâtiments et le décès de 145 000 à 450 000 personnes, pour un parc immobilier de 2 millions de bâtiments. On peut objecter que les normes de construction en 1509 n'étaient pas les mêmes. Cependant, à l'époque des tremblements de terre historiques, le centre d'Istanbul était situé sur un substrat rocheux d'âge paléozoïque (541-252 millions d'années), soit un des substrats les plus solides. Aujourd'hui, les limites urbaines d'Istanbul ont largement dépassé les roches géologiquement solides et stables et ont été déplacées sur des sédiments fluviaux d'âge néogène (moins de 25 millions d'années) ou même plus récents, qui sont plus souples et nécessitent beaucoup plus d'attention en termes d'études du sol. Alors que la zone d'habitation d'Istanbul s'est déplacée vers des régions plus défavorables en termes de qualité de résistance du sol, sa population a été multipliée par 18 au cours des 80 dernières années pour atteindre 14,5 millions d'habitants ; par conséquent, l'impact des futurs tremblements de terre à Istanbul sera plus destructeur que dans le passé.

N'oublions pas que le tremblement de terre ne tue pas... Ce sont les bâtiments tuent...

Selon les données de l'Observatoire et de l'Institut de recherche sur les tremblements de terre de l'Université de Boğaziçi (KRDAE, Centre régional de surveillance et d'évaluation des tremblements de terre et des tsunamis), de nombreux tremblements de terre d'une magnitude comprise entre 1,2 et 3,00 se produisent quotidiennement dans la région de Marmara.

Le tremblement de terre est une réalité de notre pays...

On ne peut pas l'arrêter...

Ça ne s'arrêtera pas...

Carte des failles actives en Turquie, publiée par Sabah

Carte des failles actives en Turquie, publiée par Sabah

Prenons par exemple les récents tremblements de terre de Bodrum... Le 21 juillet 2017 à 01h31, un séisme d'une magnitude de 6,5 et d'une profondeur de 7,8 km, selon les données de la Présidence de la gestion des catastrophes et des urgences du Premier ministre (AFAD) (magnitude 6,6 et profondeur de 5 km selon les données de l'Observatoire de Kandilli) s'est produit à Bodrum. Des dizaines de répliques d'une magnitude supérieure à 4 continuent d'être enregistrées ; par exemple, il y a eu environ 700 répliques dans le golfe de Gökova entre le 8 et le 10 août 2017. Des secousses se sont produites en mer dans le golfe de Gökova, à environ 10 km du quartier de Bitez dans le district de Bodrum, et ont duré environ 11 secondes. Les répliques devraient se poursuivre pendant au moins quelques mois et le tremblement de terre a été ressenti dans tout le sud-ouest de la mer Égée, en particulier dans la province de Muğla et ses districts. Le séisme, qui a fait deux morts et causé d'importants dégâts sur l'île grecque de Kos, serait dû à la rupture d'un segment de la faille de Gökova, située en mer et longue d'environ 20 à 25 km. La raison pour laquelle les dommages sont faibles à Bodrum et dans ses environs s'explique par le fait que les agglomérations se trouvent pour la plupart sur un sol rocheux solide, que les bâtiments sont pour la plupart de faible hauteur (deux étages) et que la valeur de l'accélération horizontale du sol (158 pgal) est faible.

Une autre caractéristique importante du tremblement de terre de Bodrum, qui devrait être prise en considération dans le cadre du tremblement de terre attendu de Marmara/Istanbul, est l'apparition d'un tsunami résultant de l'impulsion verticale. Selon les données de l'observatoire de Kandilli, le séisme a généré des ondes de tsunami de 15 cm "seulement", qui ont provoqué des submersions sur des dizaines de mètres en arrivant à terre, au point qu'elles ont entraîné des véhicules.

Ce petit tsunami localisé qui s'est produit à la suite du séisme de Bodrum a montré que les villes bordant la mer de Marmara sont également confrontées au risque de grand tsunami qui se produira après le séisme.

L'importance des paramètres géologiques du sol pour déterminer les zones de tassement et l'importance du service technique des structures est l'un des facteurs les plus importants pour essayer de diminuer les dommages causés par les tremblements de terre.

Le tremblement de terre est un phénomène naturel. Cependant, les tremblements de terre se transforment en catastrophes pour des raisons qui tiennent aux décisions relatives à l'utilisation des terres et à la sélection des sites. Ces décisions devraient être basées sur des normes géoscientifiques et non sur la recherche du profit, le non-respect des normes, et l'urbanisation rapide et de mauvaise qualité basée sur la rente... Les données scientifiques disent qu'il n'est pas possible d'empêche les tremblements de terre, qui sont des événements naturels, mais nous pouvons empêcher les tremblements de terre de se transformer en catastrophes.

La préparation aux tremblements de terre n'est possible que si l'on dispose de cartes géologiques et de cartes d'implantation précises pour les villes. Cela nécessite une étude détaillée de la zone d'implantation urbaine dans des disciplines telles que l'ingénierie géologique, la géotechnique, la géologie environnementale, l'hydrogéologie et la géologie médicale, qui sont étroitement liées à une planification urbaine saine.

Immédiatement après le tremblement de terre de 1999 à Kocaeli/Gölcük, les études menées à Istanbul ont permis de déterminer des zones de rassemblement et des itinéraires pour assurer le transport en cas de catastrophe. 470 « zones d'installation temporaire" et 562 « itinéraires de transport d'urgence de premier degré » ont été identifiés. Ces chiffres ont été calculés en partant de l'hypothèse d'une population de 9 millions d'habitants, un nombre de bâtiments de 750 000 et un nombre de maisons proche de 2 millions. Or, aujourd'hui, 300 des 470 zones de rassemblement des séismes à Istanbul, dont la population aurait atteint environ 18 millions d'habitants, y compris la population de migrants non enregistrés, ont été transformées en centres commerciaux et en gratte-ciel...

Selon le rapport préparé par l'AFAD dans le cadre du « Projet d'atténuation des risques sismiques et de préparation aux situations d'urgence à Istanbul », un tiers des bâtiments d'Istanbul pour lesquels une évaluation des dommages a pu être effectuée sont à haut risque. Alors qu'Istanbul subit la pression d'une croissance démographique incontrôlée, alors que l'inadéquation des zones de rassemblement existantes en cas de tremblement de terre est évidente, alors que les institutions responsables de la détermination urgente de nouvelles zones de rassemblement ne peuvent même pas protéger les zones existantes, on constate que la responsabilité publique dans une question vitale telle que la préparation et la réponse aux catastrophes fait preuve d'une grave négligence.

Cependant, au 31 décembre 2016, la population officiellement enregistrée à Istanbul est de 14,8 millions d'habitants, le nombre de bâtiments est de plus de 2 millions et le nombre de maisons de plus de 4 millions. Dans ces conditions, le scénario de tremblement de terre sera certainement bien pire. Selon les calculs les plus simples, le bilan se traduirait par 100 000 à 120 000 bâtiments fortement endommagés, plus d'un million de familles sans abri, de 140 000 à 180 000 victimes, 240 000 à 260 000 blessés graves et 400 000 blessés légers, et 2 millions de personnes auraient besoin de secours.

L'un des facteurs les plus importants qui transforment les tremblements de terre en catastrophes est l'insuffisance des transports urbains. Pour Istanbul, qui est l'une des villes où la circulation est la plus problématique au monde, l'obstacle le plus sérieux en matière de possibilités d'intervention après un tremblement de terre devrait être le transport. Les exemples les plus dramatiques de la façon dont le problème de transport rencontré par les citadins s'est transformé en désastre après le tremblement de terre ont été vécus dans les deux jours qui ont suivi le tremblement de terre du 17 août 1999. Souvenez-vous... Nous n'avons pas pu quitter nos quartiers pendant quelques jours, les médicaments et l'aide alimentaire n'ont pas pu être acheminés aux victimes du tremblement de terre..

Au Japon, aux États-Unis, en Russie, en Chine, dans les pays de l'UE et dans d'autres pays développés, des politiques d'encouragement des transports publics sont mises en œuvre, les transports urbains et extra-urbains sont intégrés les uns aux autres, les transports routiers, maritimes, aériens et ferroviaires sont planifiés ensemble en fonction des conditions géographiques des pays, et des efforts sont déployés pour empêcher les événements naturels de se transformer en catastrophes. Et le succès est au rendez-vous. Bien que l'on s'attende à un tremblement de terre dévastateur, malheureusement, les politiques de transports publics ne sont suffisamment mises en œuvre à Istanbul, et cette ville ne dispose pas d'une politique centrale, globale et durable de transport intégré routier, maritime, aérien et ferroviaire. Dans ces conditions, le problème de transport post-catastrophe à Istanbul et dans ses environs dépassera le stade de l'insuffisance et deviendra insurmontable. Malheureusement, l'existence des « itinéraires de transport d'urgence », qui ont été mis en place après le tremblement de terre de Marmara et déterminé par l'IMM au moyen d'une étude de trois ans, est controversée. Aujourd'hui, certaines de ces routes ont été fermées et d'autres ont été transformées en parkings, à tel point que 12% du réseau de transport existant est utilisé comme parking.

La plus grande partie de la population d'Istanbul vit dans la zone de séisme de 1er degré (en rouge sur la carte). Environ 50% du parc immobilier existant y est illégal, 40% a terminé sa durée de vie sismique, 27% doit être démoli d'urgence en raison du risque sismique et seulement 35% des bâtiments sont assurés DASK (l'assurance spéciale pour les catastrophes naturelles). Malgré le fait qu'une grande partie de la population vit dans le 1er degré et une partie importante dans le 2ème degré de zone sismique (zone rose sur la carte), le parc immobilier, les conditions géologiques du sol, le bord de mer, les zones de polders marins, l'existence de milliers de bâtiments produits sans services d'ingénierie, le fait que la construction illégale soit un trait distinctif de la ville… la réaction des structures de transport, des barrages, des écoles, des hôpitaux, des monuments historiques aux tremblements de terre n'est pas connue. Les incertitudes concernant l'état actuel de structures telles que les dortoirs, les incertitudes concernant les projets de transformation urbaine, les problèmes d'infrastructure dont l'insuffisance est révélée même lors des inondations, les pratiques de zonage qui ouvrent même les lits des cours d'eau au peuplement, les points d'interrogation portés par les études post-catastrophes, la sensibilisation insuffisante aux tremblements de terre montrent qu'Istanbul subira un impact dévastateur au-delà des prévisions.

Istanbul, quand? C'est l'homme qui provoque les catastrophes!

Si tel est le cas, la loi n° 4708 sur l'inspection des bâtiments, qui a été promulguée à titre de précaution contre les tremblements de terre et les dommages qu'ils peuvent causer et dont l'objectif principal est d'assurer la sécurité des personnes et des biens, entrée en vigueur le 29 juin 2001, n'a malheureusement pas encore atteint les normes souhaitées malgré les réglementations et règlements supplémentaires émis.

En tant que Chambre des ingénieurs géologues du TMMOB [Union des chambres professionnelles des ingénieurs et architectes de Turquie], nous avons partagé avec le public à de nombreuses reprises le fait que les bâtiments construits par les institutions et organisations publiques et le TOKİ (Administration du développement du logement social) ne sont pas inclus dans le système d'inspection des bâtiments, ce qui continue à entraîner des conséquences désastreuses dans notre pays, qui doit vivre avec la réalité des tremblements de terre. Il convient de s'assurer au plus vite que tous les bâtiments sont soumis à la loi sur l'inspection des bâtiments, sans distinction entre public et privé. L'inspection des bâtiments devrait être transformée en « un système qui effectue l'inspection des projets d'enquête et des processus de production des bâtiments afin de réaliser une construction de qualité et sûre en cas de catastrophe ». Un système d'inspection des bâtiments efficace n'est possible qu'en établissant un système qui supervisera les processus de « projet d'arpentage et de production de bâtiments » conformément au projet d'arpentage, à partir du moment où le terrain devient une parcelle de zonage. Cependant, cette perspective n'a pas été développée dans notre pays ; le système d'inspection des bâtiments a été réduit à « l'inspection du processus de construction des bâtiments - production de bâtiments » et les « études géologiques et géotechniques » effectuées dans le cadre du « projet d'enquête » ont été exclues des processus d'inspection en violation des réglementations légales.

Toutes ces expériences révèlent qu'on n'a pas vraiment compris, dans notre pays, que les événements naturels se transforment en catastrophes à cause de l'intervention de l'homme.

Toutefois, la « loi sur la transformation urbaine », qui est entrée en vigueur avec la « loi n° 6306 sur la transformation des zones à risque de catastrophe », a commencé à être mise en œuvre dans de nombreuses régions de Turquie, notamment à Istanbul le 5 octobre 2012, avec des dizaines d'inconnues. Mais la transformation urbaine l'a rapidement détournée de son objectif initial et elle a commencé à être mise en œuvre en tant que transformation basée sur les bâtiments, entièrement axée sur la location. Par conséquent, les zones d'Istanbul proches des principales artères et à forte valeur immobilière se sont transformées en chantiers de construction. Ainsi, parmi de nombreux autres problèmes, Istanbul a été confrontée au risque de « maladies de la poussière » dues à l'amiante et au silicate libérés lors de la démolition des bâtiments.

 

Les ingénieurs géologues, géophysiciens, les architectes, les planificateurs, les investisseurs, les sociétés d'inspection des bâtiments, les entrepreneurs, les propriétaires de bâtiments et de logements, les décideurs, les gouvernements, les municipalités, les politiciens, les citoyens, la presse, les organisations professionnelles, les organisations non gouvernementales, les universités, les forces armées turques, le Croissant-Rouge, DASK, AFAD, AKOM sont les principaux acteurs en cas de tremblement de terre. Toutes ces composantes doivent développer un esprit commun et une solution sur la base de l'amour du pays et de l'humanité, loin des rentes et des intérêts professionnels, afin de faire partie de la solution.

La Turquie est un pays ouvert à de nombreux risques naturels qui peuvent se transformer en catastrophes, notamment les tremblements de terre. Les récentes pluies soudaines, les inondations, les tempêtes, les tornades et les glissements de terrain dus aux fluctuations du climat sont des indicateurs de cette diversité de catastrophes. Puisque nous ne pouvons pas dire « Empêchez le vent de souffler, l'eau de déborder, le sol de trembler ! », nous devons être prêts à faire face aux catastrophes à tout moment.

En tant que branche d'Istanbul de la Chambre des ingénieurs géologues du TMMOB), voici ce que nous proposons pour surmonter toutes ces déficiences ;

 


 

  • Le fait que la zone d'habitation principale soit située dans la zone sismique de 1er et 2e degré, les conditions géologiques, le bord de mer, la surpopulation, le parc immobilier, les zones de remplissage marin, l'ouverture des plaines inondables des rivières à l'habitat, l'habitat irrégulier, l'urbanisation rapide et non planifiée, les problèmes de transformation urbaine font qu'Istanbul court un grand risque de dommages dus aux tremblements de terre.

  • La croissance démographique incontrôlée et l'urbanisation non planifiée d'Istanbul doivent être maîtrisées.

  • Il convient d'accorder de l'importance à la sécurité en cas de tremblement de terre ou de catastrophe et de ne pas prendre de décision en matière de construction sans procéder à une étude et une modélisation géologiques et géotechniques adéquates.

  • La réalisation d'études de terrain selon les normes nationales/internationales doit devenir une obligation légale.

  • Il est urgent de travailler à l'élaboration d'une législation qui réglementera les procédures et les principes en matière de conception et de sécurité parasismique des immeubles de grande hauteur, dont le nombre augmente rapidement dans notre pays.

  • Les travaux nécessaires doivent être effectués le plus rapidement possible afin de garantir que les sociétés d'inspection des bâtiments et le personnel technique sont qualifiés et équipés.

  • Il faut s'assurer au plus vite que tous les bâtiments sont soumis à la loi sur l'inspection des bâtiments, sans distinction entre public et privé.

  • Le risque de tremblement de terre d'Istanbul et de ses environs augmente, et le délai se raccourcit. Les législations contre les tremblements de terre et toutes leurs conséquences doivent être complétées, et il faut s'assurer que l'autorité responsable des processus de mise en œuvre, de supervision et d'inspection assume la responsabilité de son système.

Sincères salutations

Chambre des ingénieurs géologues du TMMOB

Conseil d'administration de la branche d'Istanbul

SOURCES

  • Özmen, B., 2000, 17 Ağustos 1999 İzmit Körfezi Depreminin Hasar Durumu (Rakamsal Verilerle), TDV/DR 010-53, Türkiye Deprem Vakfı, 132 sayfa.

  • Boğaziçi Üniversitesi Kandilli Rasathanesi Ve Deprem Araştırma Enstitüsü (Krdae) Bölgesel Deprem-Tsunami İzleme Ve Değerlendirme Merkezi (Bdtim) http://www.koeri.boun.edu.tr/scripts/lst0.asp.

  • TMMOB Jeoloji Mühendisleri Odası, "Bodrum Depremi Basın Açıklaması : “Deniz İçinde Meydana Gelen Depremler Ülkemiz Kıyı Alanlarını Tehdit Etmeye Devam Ediyor”.

  • TMMOB Jeoloji Mühendisleri Odası İstanbul Şubesi, "Kesin Olan Şu Ki Marmara 1. Derece Deprem Kuşağında Yer Almaktadır" 2016 / Deprem Raporu.

  • Buldurur, M.A. , Kurucu, H. (2015). İstanbul`da Afet Yönetimi ve Acil Ulaşım Yollarının Değerlendirmesi.

  • İstanbul Deprem Master Planı.

  • İstanbul Sismik Riskin Azaltılması ve Acil Durum Hazırlık Projesi 2014” (İSMEP).

 

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