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Susam-Sokak

Turquie - Les racines du présent - Le blog d'Etienne Copeaux


Les violences sexuelles et les viols perpétrés par les militaires français durant la guerre d'Algérie (2e partie)

Publié par Claire Mauss-Copeaux sur 3 Septembre 2021, 15:28pm

Catégories : #Algérie, #Auteurs invité(e)s

 

Par Claire Mauss-Copeaux

 

Voici la deuxième partie du texte de Claire Mauss-Copeaux sur le viol, comme arme de guerre, en Algérie

 

 

Djebel Amour, 1958. © Collection Claire Mauss-Copeaux

Djebel Amour, 1958. © Collection Claire Mauss-Copeaux

 

5 - Des appelés coupables et responsables ?

 

Mes interlocuteurs ont évoqué les circonstances et les acteurs des crimes dont ils ont été témoins. Que disent-ils d'eux-mêmes, spectateurs de ces actes ? Au moment des entretiens, la plupart expriment des sentiments qu'ils affirment avoir ressenti dès l'époque des faits et qu'ils ressentent encore aujourd'hui. Les termes forts qu'ils utilisent, le rythme de leur parole et même la ponctuation de leurs écrits sont significatifs de leur trouble.

Alain, enseignant, avant même d'en parler affirme d'emblée : « C’était horrible », et conclut en reprenant la même expression : « C’était assez horrible quoi... »

Xavier, infirmier dans le secteur de Géryville en 1959, décrit ses réactions, et les souligne en doublant le je par moi-même : « J'étais moi-même horrifié et je n'avais rien pu faire que dire [aux jeunes femmes] ainsi qu'à leur famille mon scandale et ma honte en leur donnant un calmant 1. »

Jean-Marie, en poste en 1961 dans la presqu'île de Collo, s'explique dans un courrier qu'il m'envoie en mai 2021 :

« Nous étions conditionnés pour encaisser cette barbarie. Honte à nous d'avoir laissé faire. Je me souviens notamment d'une femme d'une cinquantaine d'années, nue, dans le gourbi. Je suis sorti de cette pièce chaviré et c'est tout !!! »

Il souligne « sa honte » par « c'est tout » et les points d'exclamation triplés qui suivent disent combien il s'en veut de ne pas être intervenu.

L'horreur qui les étreint manifeste leur conscience des crimes qui se perpétraient sous leurs yeux. Elle aurait dû les inciter à s'interposer, à exprimer au moins leur désaccord. La honte qu'ils éprouvent souligne leur sentiment de culpabilité, puisqu'ils ne se sont pas opposés aux violences qui se déroulaient à leurs côtés.

Gérard, caporal parachutiste, en opération en Kabylie, se souvient des cris d'une jeune femme que ses camarades violaient. Il note : « Mon cœur cogne (…). Je m'assois indigné (…). Je me sens coupable. Je me sens sale. J'en suis malade et pour longtemps. Putain d'armée !  2 »

Gérard dépasse l'horreur et réagit. Sa première réaction est l'indignation qu'il manifeste clairement par son attitude :  il se met à l'écart de sa section, s'assied. « Putain d'armée ! » L'insulte qu'il lance souligne son retrait. Mais le groupe ne réagit pas. Dans la solitude qui est la sienne, Gérard s'en tient là. Il arrive cependant que la dynamique de groupe, si propice aux méfaits, se désagrège. Un soldat proteste, d'autres prennent son parti et un nouveau groupe dissident soudain se constitue et agit à son tour, avant de disparaître. Gérard se souvient ainsi de deux faits exceptionnels, une séance de strip-tease interrompue en Kabylie par les protestations conjointes des femmes et d'une bonne partie de son groupe ainsi qu'une tentative de viol empêchée grâce à l'aide d'un camarade 3. Ces faits tranchaient nettement sur ce que Pierre André Canale, un autre de mes interlocuteurs, définit dans un de ses courriers comme « l'abjection du quotidien ».

 

L'abjection l'emportait le plus souvent, et Gérard l'a éprouvée dans toute son horreur. Il se sent coupable et sale, comme ceux qui ne sont pas intervenus du tout.

Aucun de mes interlocuteurs ne tente de se disculper en avançant les sanctions qui menaçaient les soldats qui s'interposaient. Pourtant, tous les connaissaient. Xavier, dans un courrier adressé à son frère, en donne un exemple. Il déroule les scènes qui ont suivies le rapt et le viol des quatre femmes perpétrés par des officiers de son bataillon :

« Il y a 10 jours, les chasseurs du poste, après avoir essayé un peu maladroitement d'en parler [du viol] au commandant de compagnie, ont envoyé une lettre au commandant du 30BCP, lui disant qu'il y avait eu des tortures et des viols au poste. Gros barouf, première réaction du commandant : me foutre dedans et me muter. Seulement je n'étais pour rien dans cette lettre dont je n'avais connu l'existence qu'après qu'elle soit faite. Puis enquête de gendarmerie auprès des gars qui avaient signé (…). L'enquête ne s'inquiète pas beaucoup des tortures ; pour les viols, ils ne sont pas retenus à ce que je sais, parce que les femmes ont reçu 500 francs à la sortie, mais on les a emmenées sous la menace du revolver ; enfin, c'est dit 'prostitution'. Conclusion : probablement pour certains [des signataires de la lettre] plusieurs mois de prison pour mutinerie et faux témoignages…4 »

Dans un courrier qu'il m'envoie au mois d'avril 2021, Xavier tient à préciser : « Les 500 francs donnés étaient une précaution prise par les violeurs qui, si l'affaire venait à être connue, serviraient à dire que les viols étaient de la prostitution. »

La tolérance du commandement concernait les violeurs, mais pas ceux qui protestaient. Ceux-là étaient systématiquement inquiétés, interrogés par les gendarmes et accusés de mutinerie ou de faux témoignages. Convoqués devant le TPFA, ils risquaient d'être incarcérés dans des prisons militaires, mutés dans des compagnies disciplinaires, les fameuses « Sections spéciales », véritables bagnes militaires comme le camp de Tinfouchi, perdu au sud du Sahara, à proximité de la Mauritanie. Quand l'affaire était étouffée et que les protestataires échappaient à une comparution devant le TPFA, les punitions coutumières non officielles qu'ils subissaient : le tabassage, le cachot, le « tombeau » étaient terribles. Parfois cela pouvait même être pire. Gérard et Xavier ont osé protesté, ils ont été menacés de mort par leur lieutenant : «  Je saurai bien m'arranger pour qu'un jour vous vous fassiez descendre 5. »

Dans la solitude aride de leurs mémoires, les vétérans qui s'expriment restent préoccupés par ce passé. Au téléphone en 2012, Georges, ouvrier, appelé au 4e BCP en 1956, reprend le cours de sa réflexion  :

« C’est drôle ce que je vous ai dit… Je n’en parle jamais. Même avec les meilleurs copains, nous n’en parlons pas. J’en parle avec vous, aujourd’hui…Pourquoi ? Pourtant on n’aime pas se souvenir de ce qu’on a fait de mal. Dire ce que les copains ont fait, encore moins ! »

« Le mal » pour lui, comme pour ceux qui ont accepté de me rencontrer et accepté de témoigner, est clairement désigné. Ce sont les violences hors combat pratiquées au cours des interrogatoires sur des suspects ou sur le terrain, dans les villages, au cours des opérations. Ces exactions gratuites, ces violences physiques, sexuelles, ces viols et ces meurtres, Georges les relie dans un même ensemble quand il affirme  : « On a volé, on a violé, on a tué. »

Le mal, ce concept auquel certains font référence, ce mal dont ils ont pris conscience, à l'époque comme le précise Pierrot, bûcheron, écouté en 1992, appartient au domaine du sacré, celui de la morale et de la religion. Il leur apparaît aujourd'hui dans toute son évidence et dans toute son horreur. Parce qu'ils n'ont pas essayé de décourager leurs camarades violeurs, ils se jugent coupables. Le fait qu'ils le soient par « omission » ne les console pas.

 

1 Xavier Jacquey, op. cit. p. 57.

2 Gérard Kihn, op. cit., p. 111-112.

3 Gérard Kihn, op. cit., pp. 106 et 112.

4 Xavier Jacquey, courrier du 2 mars 1959, op. cit. p. 60.

5 Xavier Jacquey, op. cit., notes pp. 78 et 91.

 

El Ancer, 1956. © Collection Claire Mauss-Copeaux

El Ancer, 1956. © Collection Claire Mauss-Copeaux

 

J'ai fait la connaissance de François, membre de la 4ACG en 2015. Appelé en 1961 au 30e Dragons opérant dans le Constantinois, il a pris des notes sur le terrain et les a mises en forme « bien après [son] retour. » En juin 2021, il me les communique et précise :

« Il aurait fallu dire non, objecter. Certains l'ont fait. Il manquait le courage, c'est tout. Passer outre la raison, dire non avec sa chair et ses tripes. Il aurait fallu se lever du milieu des couchés, dont j'étais, ne pas écouter leurs raisons. »

Il oppose la raison, qui poussait la majorité à obéir, et le courage. La raison ici invoquée, n'est pas celle de René Descartes. Elle n'est pas le fruit d'une réflexion, d'une conviction intime, exigeante. Elle n'est que le résultat d'une opération comptable qui met en balance les pertes et les profits immédiats du silence. La crainte des sanctions prévues par les règlements militaires l'a emporté. Ceux qui écoutaient leur conscience, ceux-là seuls ont dit « non ». Abandonnant les couchés, les militaires disciplinés et raisonnables, eux seuls ont osé affronter l'institution militaire. Ils se sont levés.

Droits dans leur verticalité et leur dignité d'humain.

 

François s'accuse d'avoir fait partie des couchés. Il se met en cause en usant d'une sévérité désespérée, bouleversante. Le désordre violent, inhabituel, dans lequel jaillissent les fragments de son analyse souligne son désarroi, toujours actuel.

André, à propos de la scène de strip-tease forcé, précise et utilise lui aussi le terme si fort de « tripes »  :

« Je suis écœuré par ce spectacle, mais je ne proteste pas : je n'ai pas assez de tripes pour m'interposer (…) Néanmoins, dussé-je vivre cent ans, je me reprocherai toute ma vie de n'avoir pas hurlé mon indignation 1. »

De même que François, André endosse l'identité de l'accusé et du juge, il relève son manque de courage, laisse entendre la complicité induite par sa présence. La négation révèle ce qu'il aurait dû faire : protester, hurler son indignation, avoir des tripes pour s'interposer. Comme les autres, il s'estime coupable de ne pas avoir réagi.

Ce n'est probablement pas un hasard si François et André choisissent la même métaphore des tripes pour désigner le courage, rejetant d'emblée les couilles qui appartient au champ sémantique de la virilité machiste dominante dans les sociétés masculines et si prisée des violeurs. Les tripes, ce terme réservé aux viscères des animaux n'est ni sexuel ni genré. Tout être vivant possède des tripes. Mais s'ils préfèrent utiliser les tripes, peut-être est-ce aussi pour laisser entendre qu'ils estimaient le viol abject au point de « rendre tripes et boyaux ». Comme certaines femmes vomissent au moment de l'agression, peut-être auraient-ils dû vomir le viol. Avoir des tripes, avoir le courage de s'opposer… Avoir ce courage violent, profond, irrépressible, charnel. Le courage d'un humain qui ne compte pas, mais se dresse de tout son être.

La violence des qualificatifs et des images renvoie à la violence des scènes dont ils ont été les témoins obligés. Mais, alors que François endosse le rôle de l'accusé et de son juge, un juge d'une sévérité extrême qui n'avance aucune circonstance atténuante, André endosse en plus le rôle de l'avocat : « Des gradés se trouvaient à proximité, pourquoi ont-ils eu la lâcheté de fermer les yeux ? 2 »

 

1 André Décérier, La mémoire saute une génération, polycopié s.d. [2003], p. 34.

2 id. p. 34.

 

Oudjehane, 1956. © Collection Claire Mauss-Copeaux

Oudjehane, 1956. © Collection Claire Mauss-Copeaux

 

6 - La responsabilité des officiers

 

Les Fiches prémilitaires, un manuel édité par l'armée et destiné à l'instruction des futurs officiers, précise que « l'autorité qui donne [les ordres] en est responsable 1 ». Dans le cadre du quadrillage qui caractérise la guerre d'Algérie, les ordres étaient transmis ou donnés par le plus haut gradé se trouvant sur le terrain, capitaine ou lieutenant de compagnie, chef de section. Il s'agissait d'ordres oraux qui ne laissent aucune trace dans les archives. Dispersés sur le terrain, les subordonnés disposaient d'une certaine liberté dans l'interprétation des ordres.

D'après mes interlocuteurs, les gradés avec lesquels ils étaient en contact, du sergent au capitaine, laissaient faire les violeurs. Gérard, parachutiste, dans un courrier daté du 24 mai 2021, précise : « Je n'ai jamais entendu un officier interdire formellement les viols au cours des opérations ». Alain, sous-lieutenant au 2/88RI dans le secteur d'Alger en 1957, souligne que les agressions sexuelles systématiques au cours de la fouille des femmes se faisaient « sur ordre du capitaine ». Il insiste : « Il fallait... Les soldats devaient regarder, toucher le sexe… Cet ordre-là, toucher le sexe des fatmas… c'était une instruction précise»

Certains officiers allaient plus loin en donnant l'exemple. Gérard, Georges, Denis et Xavier font état de sous-officiers et officiers violeurs. Dans des courriers qu'il m'envoie en avril 2021, Gérard insiste : ce sont des officiers de son unité qui avaient « conditionné » la jeune femme en la violant avant l'interrogatoire ; il précise également : « Un des sous-offs était une franche ordure, tueur à plaisir et parfois violeur et pervers, bête à pleurer. (…) Il était en quelque sorte l'éducateur des autres. »

Xavier, dans un courrier d'avril 2021, précise les identités des gradés rapteurs et violeurs des quatre femmes près de Géryville : « Il y avait le sous-lieutenant chef de poste et ses trois sous-officiers. » Il poursuit, s'élève dans la hiérarchie et nomme leur supérieur :

« C'est le commandant Labaume, le chef du 30BCP, ainsi que les gendarmes qui ont tenu à couvrir les viols. C'est ce même commandant qui a puni durement les signataires de la lettre de protestation qu'ils lui avaient envoyée. C'est aussi ce même commandant qui les a insultés lors de leur expulsion du cantonnement  : ' Parmi vous, il y a trois ou quatre salauds et les autres sont des crétins'. »

Comme le commandant Labaume, des officiers de tout rang, toléraient et couvraient leurs subordonnés coupables de viols. Et punissaient ceux qui osaient protester.

Dans des notes prises à l'époque, André s'interroge à propos de son lieutenant commandant la 3e compagnie du 4BCP. Alors que le chef du village s'était rendu au cantonnement des violeurs et avait protesté auprès du lieutenant, chef de poste, celui-ci avait préféré mentir et accuser les goumiers.  André s'interroge à son propos : « Est-il sincère ou veut-il faire l'économie d'une enquête et de ses conséquences ? Je penche pour la seconde solution. Lui aussi est lâche dans cette affaire 2. » Mais la lâcheté est une explication trop simpliste puisque, d'après ce que disent mes autres interlocuteurs de la 3e compagnie, et même André, ce lieutenant devenu capitaine peu de temps après était courageux, sur le terrain en tout cas. Il était aussi jalousé par ses collègues ; l'affaire risquait-elle d'être un prétexte utilisé par eux pour lui causer des ennuis ? Il a préféré couvrir ses hommes, se protéger. Tolérait-il les viols ? En tout cas, il ne les interdisait pas. Il ne s'est pas opposé aux séances de strip-tease, il n'a pas puni les violeurs. D'ailleurs, quelques mois plus tard, témoin des violences sexuelles que ses soldats imposaient au cadavre d'un adversaire dans la cour du cantonnement, il s'est contenté de donner l'ordre de « faire remettre le cadavre, braguette refermée, à la population du village. » Comme les autres officiers du 4e BCP, il a mené avec ses hommes en 1956 des opérations de représailles comportant des massacres 3.

Dans le même bataillon du 4e BCP à El Ancer en 1956, « Toto Baroud », le terrible capitaine Rouleau, commandait la 1e compagnie et s'opposait absolument aux viols. Réputé violent et cruel, il pardonnait volontiers au tireur « instinctif » meurtrier d'un civil apeuré ; sur ordre de son supérieur ou à sa propre initiative, il avait organisé et ordonné le massacre des hommes d'Oudjehane le 11 mai 1956. Georges, qui était sous ses ordres, précise en 2012 : « Il n'aimait pas qu'on s'approche... Mais quand il était plus loin... »

Quand Rouleau prenait un soldat en flagrant délit de désobéissance, la punition était immédiate, il rossait le contrevenant. Ensuite, selon son humeur, il pouvait renouveler ses sanctions au poste par des gardes supplémentaires. Mais cela n'allait pas plus loin.

Il y a eu quelques rares exceptions d'officiers opposés aux viols qui ont porté plainte comme Denis, appelé, sous-lieutenant parachutiste, chef de poste à proximité d'Aïn Abid en 1957. Un de ses hommes avait été blessé au cours de de l' « opération vide-burnes » menée en son absence par un sergent. Il s'était adressé à la gendarmerie d'Aïn Abid qui avait enregistré sa plainte. Mais cela n'est pas allé plus loin pour le sergent violeur. Denis, en revanche, affirme avoir « pris un sérieux savon de son capitaine ». Ce dernier lui a reproché de ne pas avoir étouffé l'affaire comme il se devait. Ensuite, il est intervenu auprès des gendarmes afin que la plainte soit classée sans suite. Le témoignage de Denis m'a été confirmé par un chercheur qui a retrouvé son dossier 4. Heureusement pour lui, Denis, sous-lieutenant, n'a pas été sanctionné pour ce que sa hiérarchie estimait être une initiative malencontreuse de sa part.

Quand l'affaire n'était pas bloquée, elle était portée devant le TPFA. Jeune sous-lieutenant, en poste en 1961 dans la région de Sétif, Constantin s'est souvenu d'une séance du TPFA à laquelle il avait participé. A ma demande, il la décrit dans un courrier qu'il m'adresse au mois de juin 2021 :

« Le jury était constitué d'un colonel, d'un commandant, d'un capitaine, d'un lieutenant ou sous-lieutenant [Constantin] et d'un adjudant-chef [tous nommés par leurs supérieurs respectifs]. L'avocat, désigné d'office, appartenait à la justice militaire. Le juge appartenait à la magistrature civile.

« Lors de cette séance nous devons juger un jeune sergent appelé, accusé de viol. Son lieutenant était parti en patrouille avec sa section, il avait laissé le sergent avec quatre ou cinq appelés pour garder le fort. Peu de temps après leur départ, le sergent réunit les appelés et descend à la mechta pour faire un "contrôle d'identité" (ce que son lieutenant ne lui avait pas ordonné). Il a fait sortir [tous les habitants de la mechta] et retient une jeune fille qu'il ramène au poste, 'pour faire la cuisine', lui a-t-il dit. Seul le sergent a abusé de la fille. C'est la famille inquiète pour la jeune fille qui est allé voir l'officier SAS et lui a raconté l'enlèvement. C'est l'officier SAS qui a porté plainte et c'est ainsi que le sergent a eu à répondre de ses actes.

« L'officier S.A.S est venu témoigner en faveur de la plaignante.

« La jeune fille était présente à l'audience. Le juge civil qui l'a interrogée nous a dit : ''Regardez-la''. Elle était habillée comme une pauvre paysanne algérienne, elle était intimidée et renfermée sur elle-même, ne sachant pas répondre aux questions. Je la revois encore à la barre.

''Vous croyez sincèrement qu'elle peut inspirer l'envie de la violer ?!!''

« Je ne sais plus où le fait divers s'est passé, certainement en Kabylie, ni à quelle unité appartenait le sergent. En consultant les archives du TPFA de Sétif on doit pouvoir retrouver ce que je raconte là. »

Par la grâce de sa plaisanterie de corps de garde, le juge civil engage dans une complicité machiste tous les militaires présents. L'officier SAS, sidéré, seul face au groupe, ne peut que se taire. La jeune femme, sous les regards des hommes qui la soupèsent et la dénudent à nouveau, ne comprend pas, ne comprend plus. Evaluée à l'aune des seules pulsions qu'elle aurait dû leur inspirer, que reste-t-il de son identité, de son humanité ?

Le théâtre machiste du tribunal ne réserve que deux rôles à la plaignante, celui de la séductrice, qui incite les hommes à la violer et celui du laideron qui les dégoûte, eux, les vrais mâles, d'accomplir leur vocation de mâles, celle de « vider leurs burnes ». Elle est donc coupable, irrémédiablement.

Qui sont ces « juges » enfermés dans leur racisme, leur sexisme ? Aveugles devant le courage de la jeune femme, qui a reconnu face à sa famille, face à son village, face à l'occupant violeur, la dévastation qu'elle a subie et qui a osé résister, affronter cette assemblée de prédateurs...

Comme des soudards, seraient-ils incapables d'imaginer que le viol a transformé la jeune fille ? Sont-ils réellement incapables de rembobiner le film, de remonter aux scènes qui précédaient le viol ? C'est pourtant simple : le sergent a repéré au cours d'une opération la jeune fille dans son milieu. Elle est à sa place, dans ses occupations quotidiennes, dans le simple appareil de sa robe fleurie et de sa pudeur. Le sergent est décidé, patient. Il prémédite son crime, attend le moment favorable et revient de nuit, à la tête de son groupe de soldats armés pour la rapter. De retour au cantonnement, il s'isole avec elle. Elle se débat, il la traîne par les cheveux, la frappe brutalement, l'empêche de crier, déchire ses vêtements, la dénude, la force, l'enferme.

Le rapt, la séquestration et le viol auraient-il été pour elle une succession de plaisirs ?

 

Gérard et Xavier ont vu des femmes violées. Ils ont été « horrifiés », ils décrivent des femme en lambeaux, ruinées, ravagées, traumatisées.

La décision du juge civil est prise, confortée par celle, unanime, du jury militaire. Elle est sans appel, la plaignante ment, le sergent est innocent. Dans cette parodie de justice, l'officier SAS s'est trouvé seul aux côtés de la jeune fille, face à la collusion des autorités civiles et militaires. Parmi ces derniers, le plus haut gradé était un colonel.

Quelles ont été les suites pour l'officier SAS qui avait pris la défense de la jeune fille ? Des sanctions disciplinaires, probablement. Une mutation dans une unité opérationnelle ou même disciplinaire, une accusation pour faux témoignage ou tout simplement une mise aux arrêts ? Tout était possible. Avec de telles menaces, mises à exécution, les éventuels protestataires préféraient se cantonner au silence.

Mais, comment comprendre qu'un colonel fasse fi du témoignage d'un officier SAS ? Qu'il protège un sergent qui a désobéi à son lieutenant ? Un sergent qui a rapté une jeune fille, l'a séquestrée et l'a violée dans une enceinte militaire ? Comment comprendre une telle unanimité entre le juge civil et ces représentants de la hiérarchie militaire sans supputer des « ordres venus d'en haut » ?

La scène relatée par Constantin est significative de ce qui se passait sur le territoire algérien.

 

1 Fiches prémilitaires, Charles-Lavauzelle, 1955, p.129.

2 André Décérier, op. cit., p. 35.

3 Claire Mauss-Copeaux, La Source, Mémoires d'un massacre, Oudjehane, 11mai 1956, Payot, 2013, pp. 39-46.

4 Courrier de Michel Mathiot, décembre 2019.

 

Constantinois, 1957. © Collection Claire Mauss-Copeaux

Constantinois, 1957. © Collection Claire Mauss-Copeaux

 

7 - Les responsables civils et militaires, acteurs du système répressif colonial

 

La plupart de mes interlocuteurs étaient hommes de troupe et se trouvaient à des années-lumières des colonels et des commandants. Dans les premières années de mes recherches, seuls quelques rares interlocuteurs, de niveau d'études du baccalauréat et au-delà, abordent directement la question de la responsabilité du haut commandement. Est-ce à dire que les autres n'y sont pas sensibles ? Je pense à présent qu'ils se sont tus par honnêteté. Présents autrefois sur le terrain, conscients face au « mal », comment pourraient-ils fuir aujourd'hui leurs responsabilités et se défausser en incriminant ceux qui ne se trouvaient pas sur les lieux ? Pierrot, bûcheron, affecté au 26e RIM à Ouenza en 1956, reste vague mais observe en 1992 : « C'est la guerre qui veut ça et la vie militaire qui fait ça, parce qu'on ne ferait pas ça en civil. » Il s'arrête à des abstractions, la vie militaire, la guerre, sans aller jusqu'aux hommes de pouvoir qui choisissent la guerre plutôt que la diplomatie, aux hauts gradés qui décident de respecter ou non les lois de la guerre.

En 2012, Georges accuse, mais sans nommer personne : « On vous donne 'carte blanche'… on vous donne le droit de tuer… Vous croyez que vous avez le droit… Vous croyez que vous avez tous les droits... Violer, oui, même violer. »

Les soldats, formés au « tir instinctif », étant incités à tuer, les erreurs étaient admises. Robert, ouvrier, était parachutiste au 18e RCP en 1958, au cours d'un entretien en 1993, il signale le conditionnement à la violence par les officiers supérieurs :

« Une fois, le colonel du régiment, de Sarrazin, nous a rassemblés au carré. Le régiment, c'est 800 à 1000 bonhommes. Je l'ai vu se mettre debout sur une chaise et puis taper sur le dossier [avec sa badine] : « Je veux du tir, du tir à tuer ! », qu'il disait. Et puis nous, on criait : 'Ouaiais !' »

En temps de guerre, le devoir du soldat est de combattre l'adversaire, de le tuer s'il refuse de se rendre. Mais tirer sur des suspects ? Massacrer des civils ? Ces violences illégitimes et illégales ont été ordonnées ou encouragées par des officiers. Des interlocuteurs reconnaissent : « Ils nous donnaient carte blanche » ou c'était « pas de cadeaux ». Quelques-uns témoignent...

Des ordres ont été donnés oralement, ils trouvent leurs sources dans les directives et les instructions précises, signées par les plus hauts responsables militaires tout au long de la guerre d'Algérie. Je ne m'attacherai ici qu'à trois d'entre elles 1. La première, qui date du 13 mai 1955, émane du général Cherrière, commandant de la Xe région militaire (l'Algérie), et a été reproduite dès 1969 par Yves Courrière dans Le temps des léopards 2. Elle institue le principe de la responsabilité collective qui vise collectivement les civils d'un ou de plusieurs villages, accusés et incriminés automatiquement parce que leurs habitations se trouvaient à proximité d'un lieu où des membres du FLN avaient mené une action. Celle-ci pouvaient-être sans gravité comme l'exemple donné dans le document, des sabotages (poteaux télégraphiques coupés, routes défoncées etc.). Les sanctions sont précisées : réquisition des « mâles » des villages environnants pour réparer les dégâts puis leur « éloignement ». Euphémisme qui signifie un enfermement arbitraire, à durée indéterminée, dans un camp administré par des militaires. Quand les actions étaient plus graves comme une embuscade, la répression est extrême. Un deuxième télégramme envoyé dès le lendemain 14 mai, confirme les actions à entreprendre :

« Je vous délègue pouvoirs décider en fonctions circonstances emploi mitrailleuses, rocket et bombes sur bandes (...). Responsabilité collective à régler vigoureusement. AUCUNE INSTRUCTION ECRITE NE ME SERA DONNEE PAR LE GOUVERNEUR .»

Ces directives émanant des plus hautes autorités militaires et civiles de l'Algérie incitent les commandants de zone aux représailles. Elles sont complétées par plusieurs directives. L'instruction n° 11 datée du 19 juin 1955 concerne tout d'abord le Constantinois, puis, le 1er juillet, toute l'Algérie. Elle est signée par les ministres de l'intérieur, Bourgès-Maunoury, et le ministre de la défense nationale, le général Koenig. Adressée aux commandants de zone, elle les charge d'impliquer chaque soldat dans une répression extrême qui ne distingue pas les civils des combattants puisque : « Le feu doit être ouvert sur tout suspect qui tente de s'enfuir ». Les effets de cette circulaire se font rapidement sentir. Ils sont lisibles dans les journaux de marche et d'opérations (JMO) des unités, qui mentionnent sans autre précision « les suspects » ou les « fuyards abattus ».

Tous les militaires, quel que soit leur grade, sont conviés à « régler vigoureusement le principe de la responsabilité collective ». Le haut commandement, prudent, évite encore dans ses écrits le terme plus précis qui l'incriminerait : les « représailles ». Mais des officiers, éclairés par des directives orales, ont décodé le message. Le témoignage d'André, présent dans le Constantinois dès le mois de mai 1955, montre combien les officiers et la troupe se sont complus à exercer des représailles sur les hommes et les femmes de la région. Pourtant, il n'était question à cette époque que de quelques actes de sabotage.

L'insurrection du 20 août 1955 et les semaines qui la suivent voient se préciser l'engagement du commandant de la Xe région militaire, le général Lorillot, et du commandant de la zone du Constantinois, le général Lavaud. Toutes les troupes présentes dans le Constantinois sont conviées à la curée. « Chasse à l'arabe » dès le 20 août ; exécutions à froid, deux jours après l'insurrection, de centaines d'hommes raflés comme à El Khroub le 22 août ; bombardement de villages dans la banlieue de Philippeville (Skikda) ; « tir sur tout ce qui bouge » dans les campagnes ; exécution sommaire des hommes, y compris des infirmes, des malades et des adolescents. Les exécutions ont lieu dans les rues et dans les maisons comme cela a été le cas, entre autres, pour les familles El Okki ou Ben Boualia à Aïn Abid.

Bref, alors que l'enfer brûle de toutes ses flammes dans le Constantinois, le général Lavaud, craignant que la lassitude s'installe, en tout cas soucieux de bien appliquer les ordres de son supérieur le général Lorillot et du gouverneur général Jacques Soustelle, réitère ses injonctions dans un télégramme le 26 août, six jours après la fin de l'insurrection :

« Les opérations militaires consécutives à action rebelle doivent être menées avec rigueur et même brutalité - stop - toutefois sur ordre du gouverneur général à partir 28 août 0 heure toute action de représailles y compris aérienne risquant mettre en cause vie femmes et enfants sera soumise à décision personnelle général commandant la division - stop et fin ».

Bien couvert par ses supérieurs et par les autorités civiles, il ne s'embarrasse plus de circonlocutions et utilise le terme adéquat, les représailles, pour préciser les opérations militaires consécutives à action rebelle. Il reconnaît qu'elles se « soldent par la mort de femmes et d'enfant » et qu'elles sont également pratiquées par l'aviation. Ces représailles lancées dès le 20 août, encouragées par ses télégrammes du 22 et du 23 août, doivent se poursuivre de même à l'initiative de l'ensemble de ses subordonnés jusqu'au 28 août, zéro heure. Après cette date, les officiers devront soumettre leurs projets de représailles qui tuent des femmes et des enfants à la décision du général commandant leur division. Lui seul décidera.

Il y a des degrés dans le crime. Quand la volonté de dominer, de s'imposer coûte que coûte l'emporte, quand la torture se généralise et s'institutionnalise, quand les représailles, les massacres se succèdent et se prolongent, les agressions sexuelles et le viol des femmes ne sont qu'un moyen parmi d'autres pour « écraser l'adversaire ».

Dans l'entretien qu'il a accordé à Florence Beaugé, le général Massu reconnaissait : « La torture, on pourrait très bien s’en passer. Elle faisait partie d’une certaine ambiance 3. »

Des textes officiels mettent en évidence et précisent l'ambiance qui prévalait au niveau des donneurs d'ordres. Sur le terrain, c'était l'horreur. Il suffit de lire les témoignages, même ceux d'André et de Xavier, relativement protégés par leurs fonctions de gestionnaire et d'infirmier. Ils ont vu... Xavier a entendu aussi les récits des médecins du secteur de Géryville, ceux de ses camarades du 588e du Train. Des récits glaçants 4.

Dans des courriers datés du mois d'avril et de juin 2021, Gérard analyse :

« La mort, les exactions usent l'éducation reçue et les sentiments. Moi-même, au bout d'un certain temps, je m'étais habitué aux morts, aux blessés dans leurs souffrances, aux exactions. Une certaine dureté s'installe en nous par la fréquence de ces situations. Quand les faits de cette nature sont rares, on s'indigne plus facilement. »

Il souligne :  

« Et c'est là que l'énorme responsabilité de la hiérarchie militaire est en cause, car des instructions fermes et précises auraient pu éviter sinon limiter les exactions sur les femmes. (…) Les généraux savaient, Bigeard aussi. »

Xavier, dans une note de 2011 à propos du courrier qu'il envoie à son frère le 2 mars 1959, précise :

« Ces tortures et ces viols, de même que les arrestations arbitraires [de civils] étaient surtout faits - aujourd'hui j'en ai la conviction [et] comme le disait [notre] lieutenant ancien prisonnier du Viet-Minh, pour que ça frappe davantage la population. Or, pour terroriser une population, comme l'a signalé Hanna Arendt, il faut que les exactions qu'on lui fait subir soient vécues comme gratuitement sadiques et arbitraires, et cela requiert en plus que tous les représentants de la faction dominante y participent, ou du moins qu'aucun de ses membres ne manifeste son désaccord 5. »

Dans son courrier de mai 2021, il précise à propos des tortures et des viols :

« [Ces violences] relevaient du même objectif : terroriser la population. Je pense que c'est ça - cet objectif militaire : terroriser la population - que le commandant Labaume, le chef du 30e BCP, et la gendarmerie, ont tenu à couvrir. »

Les viols comme les autres crimes commandés, autorisés et dissimulés par les autorités coloniales françaises, perpétrés par des officiers et des hommes de troupe, font partie du système répressif mis en place par les autorités coloniales. Leurs auteurs pouvaient agir impunément. Ils étaient protégés et leur avancement assuré.

Parmi les directives officielles émises par les ministères de la justice et de la défense, l'une d'elles, datée du 3 août 1955, signée par le ministre de la défense nationale, le général Koenig, et par le garde des sceaux ministre de la justice, Robert Schuman, précise la conduite à suivre par les autorités militaires et civiles en cas de plaintes faisant suite à

« de prétendues infractions attribuées aux forces de l'ordre agissant en vertu de l'état d'urgence (…). Les plaintes devront faire l'objet d'un classement sans suite dès lors qu'il apparaîtra incontestable que ces faits sont justifiés par les circonstances, la nécessité ou l'ordre de la loi  6. »

Cette directive, qui s'appuie sur la loi dite de « l'état d'urgence » votée par le parlement de la IVe République, laisse aux militaires la liberté de définir et d'arguer des « circonstances » et de « la nécessité » qui justifieront les faits. « L'ordre de la loi » n'est plus la seule référence et les dérives criminelles des militaires autorisées par avance.

La même politique d'exonération des hauts responsables s'est poursuivie depuis la fin de la guerre. Dès le 20 mars 1962, deux premiers décrets d'amnistie ont été publiés. Ils seront suivis par plusieurs lois dont la dernière a été votée en 1982 7. A propos des décrets et des lois d'amnistie, Arlette Heymann-Doat écrit :

« Pendant une quarantaine d'années, le droit eu pour fonction d'effacer les crimes commis pendant la guerre d'Algérie. (…) [Il s'agissait] d'éviter toute mise en jeu de responsabilités individuelles et de donner des gages, notamment, aux militaires, même putschistes 8. »

Ces dispositifs législatifs n'ont toujours pas été questionnés. Ils ont installé le silence sur les crimes. Soixante années après les faits il est urgent, plus qu'urgent de rendre justice à tous ceux qui ont été confrontés aux violences illégales, à celles, à ceux qui les ont subies, mais aussi à ces tout jeunes gens condamnés au silence, ou punis pour avoir protesté.

 

Quelle vie mener pour les victimes des viols et des tortures ? Quelle vie pour tout ceux qui ont été emmurés par les lois d'amnistie ? Eux qui sont seuls à affronter la mémoire de crimes qu'ils réprouvaient ? François, après avoir lu la première version de ce texte que je lui avais envoyé ainsi qu'aux autres témoins, m'écrit et laisse entendre sa détresse :

« Merci pour cette première partie. Le recul de soixante années ne modifie rien, ces horreurs sont toujours vivantes et la nausée me vient. Continuez, pourtant. Excusez mon laconisme…9 »

Cette nausée, ce mal-être, cette détresse injuste à laquelle ils sont condamnés fait partie de leur histoire. Histoire-héritage qu'ils transmettent à leurs enfants.

Rencontré à Lyon en 2010, Antoine, appelé à la 3e compagnie du 4e BCP, en poste à El Ancer en 1956, s'inquiète :

« Ma fille a commencé à lire le mémoire que m'a offert un camarade du bataillon [André]. On discutait au fur et à mesure de sa lecture. Quand elle est arrivée à la page où il signale les viols, elle a fermé le livre et depuis, elle n'ose plus me poser de questions… Je n'ose pas… J'ai peur d'en parler… Me croira-t-elle ? »

 

1 Pour les textes qui les suivent, voir Claire Mauss-Copeaux, Appelés en Algérie, La Parole confisquée, Hachette Littératures, 1998, pp. 173 sq.

2 Voir le télégramme dans le cahier de photographies qui fait suite à la page 31.

3 Le Monde, 22 juin 2000.

4 Xavier Jacquey, p. 153.

5 Xavier Jacquey, p. 59.

6 Le pape François l'a déclaré « vénérable » le 19 juin 2021. Sa béatification est en cours.

7 Cairn infos, Dernière consultation juillet 2021.

8 Arlette Heymann-Doat, Guerre d'Algérie, Droit et non-droit, Dalloz, 2012, p. 166.

9 Courrier du 25 juin 2021.

 

Kabylie, 1959. © Collection Claire Mauss-Copeaux

Kabylie, 1959. © Collection Claire Mauss-Copeaux

 

Ouvrages cités :

 

Alquier, Jean-Yves, Nous avons pacifié Tazalt, Plon, 1957.

Branche, Raphaëlle, La torture et l'armée, Gallimard, 2001.

Courrière, Yves, Le temps des léopards, Fayard, 1969.

Jacquey, Xavier, Ces appelés qui ont dit non à la torture, L'Harmattan, 2012.

Kihn, Gérard, Algérie, Le sang des autres, Empreintes, 2011.

Massu, Jacques, La vraie bataille d'Alger, Plon, 1971.

Mauss-Copeaux, Claire, Appelés en Algérie, la parole confisquée, Hachette Littératures, 1998, (coll. Pluriel, 2002).

id., A travers le viseur, Algérie 1955-1962, (cent photographies d'appelés inédites), Aedelsa, 2003.

id., Algérie, 20 août 1955, Insurrection, répression, massacres, Payot, 2011.

id., La Source, Mémoires d'un massacre, Oudjehane, 11 mai 1956, Payot, 2013.

id., Hadjira. La ferme Ameziane et au-delà, Les Chemins du Présent, 2017.

Rachline, Michel, Lettres aux parents, Luneau Ascot Éditeurs, 1980.

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