Les mouvements de résistance en Turquie, petits et grands, sont partout, et semblent vouloir durer. Le mouvement de Gezi a ouvert une vanne. Et même si ces mouvements échouent, une forme de consensus imposée par l'Etat depuis des décennies est définitivement fissurée. Exemple de petit mouvement, la défense du petit bois de Validebag, à Üsküdar (rive asiatique d'Istanbul), menacé par un projet immobilier (comportant... une mosquée). La chaîne de télé alternative Çapul-TV diffuse la vidéo d'une manifestation le 3 novembre, relativement nombreuse. Remarquer en fin de cortège la banderole de lycéens de Kadıköy: "A Kobanê on massacre le peuple, à Ermenek on massacre les travailleurs, à Validebag on massacre les arbres". C'est disparate mais cela porte une vérité, celle d'un refus général de se laisser imposer des décisions, même après des élections (municipales en mars, présidentielles en août) en principe légitimantes... mais justement cette légitimité-là n'est pas reconnue.
Nous sommes en plein dans le débat qui agite la France autour des projets comme Notre-Dame des Landes ou le barrage de Sivens.
Manifestation de défense du bois de Validebag, à Istanbul, 3 novembre 2014 (Çapul-TV)