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Susam-Sokak

Turquie - Les racines du présent - Le blog d'Etienne Copeaux


Esquisse n°63 - Zeki Müren, le paradoxe (1)

Publié par Etienne Copeaux sur 4 Juin 2016, 11:23am

Catégories : #La Turquie des années 1990

Le 24 septembre 1996, le chanteur Zeki Müren,

« artiste d'Etat », star nationale, vivant reclus depuis quatre ans, meurt au cours de l'enregistrement d'une émission télévisée. Que le

« Pacha de Bodrum », aux allures efféminées, probablement homosexuel, ait bénéficié d'une grande bienveillance tout au long de sa carrière, d'un hommage unanime et d'obsèques nationales où l'armée était représentée, est un paradoxe qu'il faut souligner et interroger.

Zeki Müren croqué dans Milliyet, 9 février 1970

Zeki Müren croqué dans Milliyet, 9 février 1970

 

 

24 septembre 1996, le Soleil des arts disparaît

 

Le 24 septembre 1996, alors que la guerre au Kurdistan fait rage, que dans toute la Turquie reviennent des cercueils de soldats enveloppés du drapeau, un autre deuil secoue le pays. Zeki Müren, « le Soleil des arts », « le Pacha de Bodrum », s'est effondré à 65 ans. Diabétique, souffrant du cœur, du foie, des reins, de la goutte, d'obésité, le charmant jeune homme était à bout. En 1980, après une carrière ininterrompue, « sans un jour de vacances » depuis 1951, comme il le disait lui-même, épuisé, il avait dû renoncer à la scène ; en 1996, il n'était pas paru en public depuis cinq ans.

Aussi, l'annonce surprise, par la chaîne TRT 1, d'un talk-show où il doit avoir la vedette avec les stars Ajda Pekkan et Muazzez Ersoy est un événement considérable dans le monde du spectacle. Les photographes de presse le traquent en vain au sortir de sa maison de Bodrum, puis devant les studios de la TRT à Izmir où a lieu le tournage de l'émission.

Sur les rushes de l'émission, publiés plus tard par la TRT, on voit le Pacha arriver dans les locaux, coiffé d'une casquette de base-ball, protégé par de grosses lunettes noires, très souriant. Pendant que se déroule la séance de maquillage et d'habillage, le personnel fait les préparatifs, dispose les nombreux photographes de presse face au plateau, la présentatrice Hülya Aydın fait ses essais de voix.

24 septembre 1996. Zeki Müren arrive dans les studios de la TRT à Izmir. Capture d'écran du documentaire "Batmayan Günes Zeki Müren'e vefa"

24 septembre 1996. Zeki Müren arrive dans les studios de la TRT à Izmir. Capture d'écran du documentaire "Batmayan Günes Zeki Müren'e vefa"

 

Zeki Müren, comme toujours impeccablement coiffé, vêtu d'une tenue sombre et sobre, s'installe sur le plateau, s'assied et prend un instant la pose devant les photographes. Il est visiblement fatigué, essoufflé, mais il se reprend vite et affiche son sourire professionnel. On le devine de bonne composition, surtout lorsqu'arrivent ses amies Ajda et Muazzez. Echange de bises, de congratulations. Il boit un verre d'eau, plaisante un peu avec Hülya Aydın. Les prises commencent avec la présentatrice tandis que le Pacha discute hors micro avec ses compagnes : « Il paraît qu'on va me donner un prix. Ensuite je me lèverai et je sortirai par là ».

Puis on le voit debout, aux côté de Hülya Aydın, face au vice-président de la TRT qui lui fait don du micro avec lequel a été enregistrée sa toute première prestation, dans les studios de la TRT à Ankara, le 1er janvier 1951. Zeki Müren en est très ému : « Vous me replongez dans mon passé, je ne m'attendais pas à cela, c'est le moment le plus important de ma vie, je ne sais si je dois rire ou pleurer, merci, merci beaucoup ». On le voit prendre la main de la présentatrice, à qui il aurait soufflé : « Ne lâche pas ma main, ma chérie, je ne dois pas tomber devant les caméras ».

 

A gauche, le « Pacha » soutenu par la présentatrice Hülya Aydın va recevoir son cadeau (photo Gazanfer Karpat, Hürriyet du 26 septembre 1996). A droite, pris de malaise, il retourne s'assoir (photo publiée par Sabah le 16 septembre 1996) (cliquer pour agrandir)A gauche, le « Pacha » soutenu par la présentatrice Hülya Aydın va recevoir son cadeau (photo Gazanfer Karpat, Hürriyet du 26 septembre 1996). A droite, pris de malaise, il retourne s'assoir (photo publiée par Sabah le 16 septembre 1996) (cliquer pour agrandir)

A gauche, le « Pacha » soutenu par la présentatrice Hülya Aydın va recevoir son cadeau (photo Gazanfer Karpat, Hürriyet du 26 septembre 1996). A droite, pris de malaise, il retourne s'assoir (photo publiée par Sabah le 16 septembre 1996) (cliquer pour agrandir)

 

Un instant, elle le prend par la taille. Lorsqu'on tend le cadeau au chanteur, Hülya Aydın se débarrasse de son propre micro et s'empare de l'antique et lourd micro que Zeki Müren peine à tenir. A la fin des remerciements, on perçoit un essoufflement dans sa voix. Très vite, son sourire le quitte, il tend le bras à la présentatrice et l’entraîne vers son siège. Puis il demande à se reposer dans la loge de maquillage. Là, il est pris d'un malaise. On voit Hülya Aydın revenir vers le plateau, la mine défaite. Après de longues minutes, une ambulance arrive, trop tard.

Seize ans plus tôt, le 24 juin 1980, après une première crise cardiaque, le Pacha avait déclaré à la presse : « S'il faut mourir, je veux mourir en scène ».

Dans Sabah, le 28 septembre 1996, Ajda Pekkan raconte : « J'avais été très étonnée qu'il vienne par la route [un trajet de plus de trois heures], et qu'on lui demande de passer une partie de la nuit devant les caméras. Je n'ai pas compris. Mais nous étions très émus de nous retrouver. Il était essoufflé. Je lui ai demandé quelle chanson il allait chanter – il lui fallait pour cela se tenir debout. Après la séance de photos, il s'est mis à transpirer. Il ne pouvait, il ne voulait plus parler (…). Muazzez lui a demandé s'il se sentait bien, il a répondu que non, quelque chose n'allait pas. On a commencé à s'inquiéter, il ne pouvait plus bouger. Nous lui avons conseillé d'allonger les jambes, de se détendre. Il a dit 'non', puis, 'Les enfants, je n'y arriverai pas'. Nous l'avons emmené en nous demandant ce que nous pouvions faire, les minutes ont passé. C'est terrible. C'est comme si on voyait se dérouler une pièce de théâtre. Qu'il repose en paix ».

Chacun connaissait l'état de santé de Zeki Müren ; pourtant, il n'y avait sur place aucun médecin, aucune équipe de secours n'était prête à intervenir. C'est sur une civière, recouvert d'un drap, que Zeki Müren quitte le studio, suivi par une meute de photographes. Muazzez Ersoy et Ajda Pekkan pleurent dans les couloirs. Puis, un présentateur, devant les sièges vides des vedettes et le fameux micro qui est resté là, explique aux téléspectateurs ce qui vient d'arriver.

Comme Molière, Zeki Müren est mort en scène, ou presque. « Muhtesem final, Glorieuse sortie ! » titre un quotidien à gros tirage. Le lendemain dans la presse, tout le reste de l'actualité, si grave soit-elle, est écarté pour l'événement qui bouleverse la Turquie.

Durant toute la carrière de Zeki Müren, la perception du personnage et la réception de sa « manière d'être », en Turquie, pays conservateur et musulman, est un paradoxe. Entre 1965 et 1975, le charmant garçon certes un peu efféminé est devenu une extravagante bête de scène aux tenues provocantes ; son visage, ses maquillages, ses manières, sont devenues féminines ; on s'interroge sur son genre. Mais il est adulé, en particulier par les femmes, il est « le Soleil qui ne se couche jamais », et son sourire, sa gentillesse, sa voix, son art incontesté ont conquis tout le pays. Sa mort survient au cours de la période du gouvernement Refahyol, à forte composante islamiste, mais ce personnage apparemment scandaleux qui pourtant n'a jamais déclenché de scandale est honoré lors d'obsèques nationales présidées par le ministre de la culture islamiste Ismail Kahraman.

Dès le transfert du corps d'Izmir à Bursa, sa ville natale où se déroulent ses obsèques, le cercueil est enveloppé dans le drapeau national, comme l'est celui des martyrs tombés pour la patrie. Ce sont des soldats qui portent le cercueil. « Zeki Müren est un martyr, assure d'ailleurs Ajda Pekkan, puisqu'il est mort en service (nöbet basında) ; d'ailleurs, il était amoureux de la nation turque » (Milliyet, 26 septembre). Les jours qui suivent le décès, la grande presse mainstream est unanime : « Il était vraiment un soleil, par sa voix, par sa manière d'être, par sa diction ; il a su rester au sommet pendant quarante ans », écrit Tamer Heper dans Milliyet.

Les journalistes renoncent à éluder le côté supposé scandaleux du disparu, sa « manière d'être ». Beaucoup écrivent sur le mode : « Nous t'aimions tel que tu étais ». C'est comme si, dans un pays plutôt pudibond, on pleurait une figure qui avait permis au non-conformisme de s'affirmer, de s'exprimer, un personnage nécessaire parce qu'il incarnait un désir inassouvi de sortir des convenances ; il le savait, il en jouait, et il jouait parfaitement avec les limites.

 

Un show de Zeki Müren à la télévision (photo Milliyet, 6 novembre 1972)

Un show de Zeki Müren à la télévision (photo Milliyet, 6 novembre 1972)

 

Aussi, la presse loue le « devancier », qui a poursuivi la tendance initiée par les Beatles et leurs cheveux longs, Antoine et ses chemises à fleurs – signes supposés de féminité - en mettant, le premier, des boucles d'oreille et une mini-jupe sur scène. L'éditorialiste Ahmet Oktay, qui avoue ne pas être un « fan », explique l'avoir pris au sérieux dès les années 1960, car « il apportait du nouveau sur scène, avec ses costumes à paillettes, ses shorts, capes, chaussures à hauts talons : il voulait casser les règles du music-hall. Il a cassé le puritanisme. En partageant ces signes de féminité avec le public, il a donné une légitimité à la féminité. Mais il n'a jamais exploité cette légitimation ». Veut-il dire par là qu'il n'a jamais défendu ouvertement la cause des gays, et qu'en quelque sorte il est resté « dans les clous » ? Zeki Müren en effet n'a pas effectué de coming-out clair et net. Il a su garder sur sa vie privée un secret qui contraste avec l'exhibitionnisme de sa vie artistique. Ce n'est que le jour des obsèques que la presse a évoqué son compagnon, Göksenin Çakmak, en utilisant des désignations anodines comme ev arkadası, « qui partage son logis », ou « son ami le plus proche ». Si proche qu'il était présent dans la loge où son ami est mort.

On passe donc sur tout ceci ; toute la société, toutes les autorités passent. L'essentiel est résumé par la manchette de Sabah du 26 septembre : « Respect au Pacha » : plus qu'un titre, une consigne. Pour Ergün Hiçyılmaz, qui a beaucoup écrit sur le Soleil des arts, « Zeki Müren a uni en lui la virilité et la féminité ; dans un même corps vivaient deux êtres. Ce qu'il a fait, jusqu'alors personne n'avait osé le faire, et il l'a fait non pas par provocation, mais sans crainte, sans même y penser » (Sabah, 26 septembre).

On passe, et les chroniqueurs rivalisent de comparaisons élogieuses. Pour Necdet Tepegöz, de Milliyet (27 septembre), « Zeki Müren était l'Atatürk de la musique car, comme Atatürk, il est irremplaçable ». Pour beaucoup, la valeur artistique va sans dire, à tel point qu'on évoque plus volontiers la « manière d'être » que l'art lui-même. Car Zeki Müren dans son art est universellement apprécié, prisé, pour sa voix ; quand, au cours d'un entretien télévisé, il se met à chanter a capella, sans apprêt, sans accompagnement, c'est un régal. Chacun loue également sa diction, qui frappe par sa clarté, qu'il chante ou qu'il parle, à tel point que « même les étrangers ont l'impression de comprendre ses chansons ». C'est donc aussi parce qu'il est au service de « notre belle langue turque, güzel Türkçemiz », qu'il est, qu'il reste si apprécié dans un pays où la politique de la langue a pris, depuis Atatürk, une dimension fondatrice.

 

Les obsèques

 

Zeki Müren était devenu « artiste d'Etat » en 1991, sur proposition du président Turgut Özal. Ce titre curieux, instauré en 1971, est décerné aux artistes dont le talent est censé servir le rayonnement de la Turquie à l'étranger : Zeki Müren était en quelque sorte un ambassadeur, justement au moment où il avait cessé de paraître en public. Les autorités n'avaient pas craint que la « manière d'être » de l'artiste puisse au contraire desservir le pays. C'était une mesure somme toute courageuse.

Son titre, mais aussi sa popularité inégalée et son art, lui ont valu des obsèques d'Etat : le drapeau enveloppe le cercueil, alors que d'autres artistes célèbres, décédées au cours de l'été 1996, comme la chanteuse Hürriyet Yüceses ou l'actrice Aliye Rona, n'ont pas eu droit à cet honneur. La qualité d' « artiste d'Etat », le cérémonial adopté pour les obsèques en font un événement relevant de la nation : de la sorte, la critique du défunt, de son art, de sa manière d'être ou de la cérémonie elle-même serait déplacée. La grande presse et la télévision, le jour et le lendemain des obsèques, sont à l'unisson : « Rien ne te fera tomber dans l'oubli » (Yeni Yüzyıl).

Le déroulement de la journée commence par la cérémonie d'Etat proprement dite, au théâtre Ahmet Vefik Pasa, à Bursa, retransmise sur la place de la République. Après une minute de silence devant le catafalque posé sur la scène, devant ses proches et une imposante brochette d'officiels, d'hommes politiques, d'artistes (Muazzez Ersoy, Ajda Pekkan, Bülent Ersoy, Sezen Aksu...), et d'officiers généraux, le ministre de la culture Ismail Kahraman évoque l'affliction de la nation turque tout entière : « En musique, Zeki Müren avait créé sa propre école, et il a su jeter un pont entre le passé musical du pays et l'avenir. Il a été un artiste de grande valeur ». Toute les déclarations sont similaires. Pour son avocat et homme d'affaires Mithat Özkök, « Zeki Müren était un cadeau de Dieu à la nation turque. Il n'y aura peut-être pas d'autre artiste de sa trempe avant un siècle. » Un millier de gerbes recouvrent le jardin du théâtre, dont celles du président Demirel, des deux co-gouvernants, Necmettin Erbakan et Tansu Çiller, mais aussi du général chef d'état-major Ismail Karadayı. L'hommage du commandant des forces armées turques à chanteur efféminé s'explique : Zeki Müren est un bienfaiteur de la Fondation pour le soldat (TSK Mehmetçik Vakfı).

 

Devant le catafalque, la photo de la dernière apparition de Zeki Müren, et le micro qui a enregistré sa première prestation à la radio. Photo Sabah, 28 septembre 1996

Devant le catafalque, la photo de la dernière apparition de Zeki Müren, et le micro qui a enregistré sa première prestation à la radio. Photo Sabah, 28 septembre 1996

 

La photo posée devant le catafalque est celle de sa dernière apparition sur le plateau de la TRT. Le premier micro, objet fétiche, est là aussi, orné d'un ruban noir. Le « dernier voyage » commence, sous les applaudissements d'une foule énorme de 50 à 100 000 personnes ; les habitants de Bursa se pressent aux fenêtres et balcons et jettent des fleurs. Les élèves de l'école primaire où a étudié le Pacha accompagnent le catafalque en portant des photos de son enfance. Selon Sabah, « de très nombreuses femmes surtout tentaient de s'approcher du cercueil ».

 

La foule se presse pour participer au transport du cercueil. Photo Hürriyet, 28 septembre 1996

La foule se presse pour participer au transport du cercueil. Photo Hürriyet, 28 septembre 1996

 

La vie s'est arrêtée à Bursa. Il faut une demi-heure pour parcourir les 500 mètres jusqu'à la grande mosquée. Et c'est à pied, porté sur les épaules des personnes présentes qui se relaient sur 1500 mètres, que le cercueil est acheminé au cimetière. Le Soleil des arts reposera aux cotés de son père, Kaya Müren.

D'autres artistes fameux ont rejoint la cérémonie, dont le chanteur vedette Ibrahim Tatlıses. Devant la tombe, la chanteuse transsexuelle Bülent Ersoy récite une prière et s'évanouit. Le maire de Bodrum jette de la terre de sa ville. Un célèbre imam, Duahan Adem Erim, prononce la prière et une allocution qui est une leçon de tolérance envers ceux qui ont une autre « manière d'être » : « Notre sage nation lui a donné le titre de Soleil des Arts. Il a toujours été digne de ce titre. Pour la nation turque, le soleil se lève éternellement, il ne se couche jamais. C'est pourquoi ce Soleil des arts ne s'est pas couché. Le proverbe dit : 'On jette des pierres à l'arbre qui porte des fruits'. On a quelquefois jeté la pierre à Zeki Müren. Mais nous sommes les petits-enfants de Yunus [Yunus Emre, poète du XIIIe siècle qui a prôné la paix et la tolérance] et nous considérons toute créature de Dieu avec bienveillance. Zeki Müren est celui qui a relevé la musique turque. Nous l'avons vu à la télévision, pris par une crise cardiaque, il a voulu rester debout, il n'a pas voulu tomber devant son peuple. Il n'est jamais tombé. Il n'est pas mort, ce Soleil ne s'est pas couché. Il parlait turc comme un vrai turc. Nous avons tant appris de lui ! ».

La cérémonie se termine aux accents déchirants de la clarinette de Mustafa Kandıralı, artiste virtuose qui a longtemps accompagné Zeki Müren pour ses concerts.

 

Le paradoxe

 

Un blogueur écrivait en 2013 : « La plus grande ironie, c'est qu'alors que la diva de ce pays était Bülent Ersoy [chanteuse transsexuelle], que sa mégastar était Tarkan [rumeurs d'homosexualité], et que le Soleil des arts était Zeki Müren, les crimes transphobiques et homophobiques étaient au plus haut niveau ». Il suffit de rappeler ici un seul exemple : peu après le décès de Zeki Müren, en mai 1997, Oguz Atak, un barman homosexuel, est assassiné à Istanbul. Les auteurs du crime sont restés longtemps impunis (voir l'Esquisse n°32).

Depuis, l'homophobie est restée vivace en Turquie comme ailleurs. « En Turquie, les milieux “conservateurs” de droite comme de gauche professent à l’unisson une homophobie qui constitue chez nous l’une des manifestations les plus visibles de l’attitude réactionnaire de base », écrivait l'éditorialiste Oral Çalıslar après une affaire concernant un arbitre de football homosexuel (article en français dans turquieeuropeenne.eu).

Que Zeki Müren ait bénéficié d'une grande bienveillance tout au long de sa carrière, et d'obsèques nationales où l'armée était bien représentée, est un paradoxe qu'il faut souligner et questionner.

 

(lire la suite)

 

Vidéos :

Les derniers moments de Zeki Müren dans les studios de la TRT

Batmayan Günes. Documentaire de 5h 15 réalisé par Kürsat Özkök pour la TRT, 1996

Batmayan Günes Zeki Müren'e vefa. Documentaire de Kürsat Özkök, Gülsen Gül Öztürk, Mahmut Atalay Yalav, M.A. Ongun, difusé sur TRT4 24 septembre 2015

Zeki Müren'in Cenazesi (tam kayıt). Enregistrement complet des obsèques de Zeki Müren par la TRT)

Zeki Müren Ölümünün 18. Yılında Gençlere Umut Olmaya Devam Ediyor [18 ans après sa mort Zeki Müren est toujours un exemple pour la jeunesse]. Documentaire édité par Türk Egitim Vakfı et TSK Mehmetçik Vakfı, 2014

Zeki Müren'i Okumak, Zeki Müren'le Okumak [Chanter Zeki Müren, chanter avec Zeki Müren]. Concert organisé pour le 20e anniversaire de sa mort, sous l'égide de Türk Egitim Vakfı et TSK Mehmetçik Vakfı, 2016

 

Liens :

Quelques sites présentant des galeries de photos permettent de se faire une idée de la garde-robe de Zeki Müren:

Musée Zeki Müren, Bodrum : http://www.bodrum-guide.org/rehber.asp?id=26.

Exposition itinérante Iste Benim Zeki Müren (2015-1016) organisée par Yapı Kredi Kültür Sanat Yayıncılık (novembre 2015) :

http://www.sabah.com.tr/galeri/kultursanat/iste-benim-zeki-muren-sergisi-acildi 

http://www.sabah.com.tr/galeri/kultursanat/iste-benim-zeki-muren-sergisi-acildi

http://www.ntv.com.tr/galeri/yasam/mavi-ay-rekor-fiyata-satildi,xtgtN6Rkvk2KZql2o856Mw.

A gauche, Zeki Müren photographié par Ara Güler (photo publiée par Sabah le jour des obsèques; la date du cliché n'est pas précisée). A droite, Zelki Müren en scène, années 1970 (cliquer pour agrandir)A gauche, Zeki Müren photographié par Ara Güler (photo publiée par Sabah le jour des obsèques; la date du cliché n'est pas précisée). A droite, Zelki Müren en scène, années 1970 (cliquer pour agrandir)

A gauche, Zeki Müren photographié par Ara Güler (photo publiée par Sabah le jour des obsèques; la date du cliché n'est pas précisée). A droite, Zelki Müren en scène, années 1970 (cliquer pour agrandir)

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